mardi 15 février 2011

2. Les modes de vie et de pensée


La « religion » Hippie 
« Peace and Love », En français « Paix et Amour » ou encore « Faites l’amour, pas la guerre. » expression emblématique du mouvement, en réaction à la guerre du Viet Nam  qui a beaucoup choqué les puritains de l’époque. L’idée de paix également représentée par le V formé avec l’index et le majeur devenu un signe de reconnaissance entre eux ou encore « Flower Power », le pouvoir de la fleur qui était un symbole d’amour de son prochain, de nature et de paix chez les Hippies.

Ci-dessous, La fille à la fleur de Marc Riboud. Prise, selon les dires à Washington DC, en 1967, lors d'une manifestation contre la guerre du Viet-Nam.

 Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Hippies n'étaient pas tous athés, au contraire, la plupart d’entre eux croyaient en Jésus qu’ils considéraient comme le « Premier Hippie » et même s’il n’existe pas de religion attitrée, on assiste à l’émergence d’un syncrétisme  Hippie. En effet,  ils  piochaient ce qu’ils trouvaient intéressant dans plusieurs religions avec une préférence pour le Christianisme, le Bouddhisme et l’Hindouisme, privilégiant toujours l’utopie d’un monde ou tous pourraient vivre ensemble et heureux dans la paix et l’amour de leur prochain, un monde de tolérance, hors de cette société de consommation qu’ils rejetaient.
C’est cette utopie qui les amène à vivre en communauté dans une idée d’entraide et de partage.
Une vie communautaire et en accord avec la nature
La vie en communauté est une valeur importante dans le mouvement Hippie car elle leur permet de vivre différemment et de manière indépendante de la société, en appliquant leurs propres valeurs et idées.
Le plus souvent ces communautés étaient situées à la campagne ou en pleine nature, ainsi les habitants pouvaient subvenir à leurs besoins grâce à la terre et en quasi totale autonomie. Ce mode de vie rural leur permettait de vivre dans un respect total de l'environnement et en dehors du monde des consommateurs qu’ils rejetaient. Quelques unes de ces communautés étaient implantées dans des immeubles ou maisons abandonnées, des « squats » en ville mais dans ces conditions, leur quotidien était rendu plus difficile à cause des forces de l’ordre et du voisinage qui réprimaient cette vie qu’ils considéraient comme débauchée et obscène. Mais, surtout, leur façon de vivre était nettement moins saine que celle des communautés rurales.
Bien que les principes de bases de ces communautés soient louables, elles n’avaient, malheureusement, pour la plupart qu’une durée de vie assez limitée. En effet, la promiscuité et la mauvaise entente de certains des membres rendaient la vie quotidienne trop difficile, voir invivable à la longue, pour tout le monde. Si bien que le plus souvent,  la majorité préférait partir pour une autre communauté ou tout simplement reprendre une vie plus indépendante, entrainant la dissolution du groupe au fur et à mesure.
Malgré son message d’espoir et son organisation apparemment solide puisque sans dirigeants et très libre, la vie en communauté Hippies n’arrive donc pas à ses fins et reste une simple utopie. 
Comme quoi, même la liberté a ses contraintes.
La fascination pour la civilisation Orientale

C’est dans leur recherche d’une autre façon de vivre, d’un autre monde, que les Hippies abandonnent les principes occidentaux pour se tourner vers la culture orientale, pensant y trouver une vérité.  Mais leur intérêt pour le mode de vie oriental allait beaucoup plus loin que le gout pour leur musique ou le port de tenues traditionnelles de ces pays.
Beaucoup étaient bouddhistes ou hindouistes, fascinés par l’ancienne culture Asiatique et vivaient à la manière des peuples Orientaux, allant parfois même jusqu’à s’exiler dans ces pays, pour fuir  le capitalisme et partir « à la recherche de soi ». Le voyage était pénible, souvent irréalisable pour la plupart, les destinations principales étaient l’Inde, la Turquie, l’Afghanistan ou encore le Népal dont la capitale Katmandou était même considérée comme un lieu de rencontre incontournable, le but de leur voyage spirituel. Là-bas, ils pouvaient se ressourcer, méditer et découvrir une autre culture dans ces pays très pauvres.
Sur la route
« Hippie Trail » ou « La route des Hippies » désigne le trajet parcouru par les Hippies pendant les années 60 ou 70 de l’Europe à l’Asie.
Inspirés et guidés par des ouvrages fondateurs comme Sur la route ou Les Clochards célestes du célèbre écrivain de la Beat Generation, Jack Kerouac : Les périples Hippies. Que ce soit en bus, en faisait du stop ou même à pied ; seul ou en groupe, il était d’usage de voyager, d’être sur la route, « On the road ».  Avec des étapes importantes par lesquelles ils devaient passés comme Amsterdam, Londres, Istanbul, Goa (Inde), Katmandou (Népal).
On partait pour fuir la société, sa famille, un environnement malsain et instable ou au contraire trop strict.
 On partait « à la recherche de soi » ou même « à la recherche de Dieu » mais plus généralement pour vivre de nouvelles expériences, rencontrer de nouvelles personnes, sans contraintes, en vivant au jour le jour, souvent sans savoir ou dormir le soir ni quand on pourrait repartir ou à cause d’un refus pur et simple de la vie sédentaire.
On partait pour la « dope » aussi, un peu, beaucoup même pour certain puisqu’elle y était légale et en vente libre. Une fois arrivés, certains sombraient dans celle-ci au point qu’ils se souvenaient à peine des raisons qui les avaient poussés à venir. Ce cliché ne doit pas pour autant être généralisé, beaucoup trouvent ce qu’ils recherchaient et accomplissent leur quête de spiritualité, certains stoppaient même tout consommation de drogues.
On partait avec peu de moyens au risque de finir dans la misère et de ne même plus pouvoir revenir.
Le but ultime, la destination finale du « Hippie Trail » étant Katmandou au Népal, devenue à partir de 1966 « la Mecque des routards » en quelque sorte, accueillant quelques milliers de « Flower children ». Ce but n’était pas à la portée de tous, certains se contentaient donc des Baléares ou d’Amsterdam comme destination finale de voyage.
Sur la route de la spiritualité
Toujours à la recherche de l’élévation spirituelle, les Hippies pensaient pouvoir l’atteindre par le voyage aussi bien concret qu’artificiel.
L’usage de drogues douces (Haschisch, Marijuana) comme dures (LSD, mescalines et autres psychotropes) était pour eux  un moyen d’élargir leur conscience et de « sortir de leur corps ». Le « trip » faisait partie de leur culture et de leurs habitudes, il leur permettait d’être transportés dans un autre monde pendant plus ou moins longtemps et de manière plus ou moins forte selon les drogues. Mais la consommation (surtout fréquente) mène à l’addiction et parfois même le trip devient « Bad trip » entraînant des crises d’angoisse et de panique et pouvant même conduire à l’overdose. Ils passent alors de Hippie à Junkies, un terme qui a d’ailleurs était inventé et popularisé à cette époque pour désigner les grands consommateurs de psychotropes définitivement accros et vivant dans une sorte de trip permanant.

1 commentaire:

  1. Magnifique article, avec une vision aussi bien négatif que positif, une vraie réalité.
    Ayant vécu beaucoup à Goa, il existe encore une forte communauté hippie en Inde. Les valeurs et les idées ont évolué, mais les vibrations et la bonne humeur est toujours intacte.

    RépondreSupprimer